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Depuis plus de dix ans, nous croyons que l’éthique du management et la gouvernance ont un rôle fondamental au sein des entreprises dans lesquelles nous investissons pour le compte de nos clients.
Face aux défis immenses de la crise que nous vivons aujourd’hui, nous sommes de plus en plus convaincus que nos entreprises cotées en Europe ont besoin d’actionnaires minoritaires actifs qui les aident à développer des stratégies innovantes pour répondre aux enjeux financiers, commerciaux et sociaux de notre monde actuel, et nous essayons d’y contribuer par notre stratégie d’investissement.

29 août 2014

Les OPA vont-elles devenir impossibles en France ?


 La nouvelle loi « Florange » visant à protéger les entreprises françaises a instauré un nouveau droit qui peut se révéler un vrai casse-tête pour la mise en œuvre d'OPA sur des sociétés françaises.

En effet, le législateur a instauré un droit pour les conseils en cas d'OPA de mettre en œuvre toutes les autorisations d'augmentation de capital afin de majorer le nombre d'actions en circulation et essayer ainsi de faire échouer la tentative d'OPA, ce qui renchérit d'autant le prix offert par l'attaquant.
L'inventivité juridique va probablement amener de nombreuses sociétés françaises à introduire à l'ordre du jour de leurs assemblées d’actionnaires, et en toute légalité, de nombreuses résolutions servant cet objectif.

Mais ces mesures sont-elles vraiment efficaces ?

Rappelons ce qui s'est passé avec l'OPA lancée par Mittal sur Arcelor au Luxembourg. Le conseil pouvait augmenter le capital comme il le voulait, au prix qu'il voulait et en faveur d'un nouvel actionnaire, et ce, sans consulter préalablement les actionnaires. Cette clause protectrice n'a pas empêché Mittal de réussir son OPA ...

Cela veut bien dire que la multiplication de mesures anti OPA n'est guère efficace s'il n'y a pas un Conseil opérationnel et représentant l'ensemble des actionnaires ainsi qu'une stratégie de qualité validée et soutenue par l'ensemble des actionnaires.

Parallèlement, la généralisation du droit de vote double que le législateur a mise en place par cette même loi risque d'amener de nombreux investisseurs institutionnels ou gestionnaires d'OPCVM à limiter leurs achats de titres de sociétés françaises : pour bénéficier du droit de vote double, il est nécessaire de détenir ces titres au nominatif, ce que bien peu de ces investisseurs font pour des raisons légales ou techniques compte tenu de la complexité du procédé...

Et voilà comment deux idées a priori « bonnes » risquent de se retourner contre nos entreprises cotées en amenant de nombreux investisseurs à privilégier des marchés où les règles d'investissement et d'OPA sont moins contraignantes et plus en ligne avec leurs attentes.

A l'heure où nous manquons de capitaux propres pour financer la croissance de nos plus belles entreprises, le message donné est clair et malheureusement peu encourageant pour les sociétés françaises qui cherchent des investisseurs pour les accompagner dans leur développement.


Olivier de Guerre, 
Président de PhiTrust Active Investors