Toute l'actualité de l'engagement actionnarial par PhiTrust


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Depuis plus de dix ans, nous croyons que l’éthique du management et la gouvernance ont un rôle fondamental au sein des entreprises dans lesquelles nous investissons pour le compte de nos clients.
Face aux défis immenses de la crise que nous vivons aujourd’hui, nous sommes de plus en plus convaincus que nos entreprises cotées en Europe ont besoin d’actionnaires minoritaires actifs qui les aident à développer des stratégies innovantes pour répondre aux enjeux financiers, commerciaux et sociaux de notre monde actuel, et nous essayons d’y contribuer par notre stratégie d’investissement.

15 novembre 2008

NON A LA BAISSE DU SEUIL DE DECLENCHEMENT DES OPA

Le rapport FIELD de la commission AMF sur les déclarations de franchissement de seuil évoque deux pistes qui me semblent revenir plus de dix ans en arrière ( Il est vrai qu'aucun investisseur n'a été invité à participer à ce groupe de travail ...).

La baisse du taux de déclenchement des OPA à 25, 30 % au lieu de 1/3 au prétexte de protéger les intérêts des actionnaires minoritaires me semble remettre en cause toute la structure de notre droit des minoritaires, ce niveau de 1/3 étant par essence lié au fait qu'en droit français avec 1/3 du capital un investisseur dispose de la minorité de blocage et peut donc bloquer le fonctionnement d'une société.

La crise actuelle même si elle fait peser des menaces de prise de contrôle vu le niveau de la bourse ne doit pas amener la Place de Paris à introduire par ordonnance une mesure qui ne résoudra pas le problème lié à l'arrivée d'un actionnaire minoritaire:

  • avec 10% du capital il est possible de contrôler Carrefour, de changer sa gouvernance, de faire nommer les administrateurs que l'on souhaite au Conseil...
  • certaines sociétés ont un actionnariat fort aujourd’hui ( plus de 25% ) et il ne viendrait à l’esprit de personne de les obliger à déclencher une OPA , sans compter que ces actionnaires ne le peuvent probablement pas.

Il nous est souvent avancé dans les discussions que nous avons depuis 5 ans avec les grands groupes du CAC 40 le cas Havas. Mais tout le monde semble avoir oublié que 86% des actionnaires avaient participé ou voté par correspondance. Peut on parler de prise de contrôle rampante ?

La meilleure défense est une bonne stratégie menée par un management de qualité soutenue par ses actionnaires qu’ils soient petits ou importants. De nombreuses sociétés françaises l’ont montré depuis quelques années et ont pu se protéger dans le cadre de la législation existante.

Si la question de la défense des sociétés se pose, il faudrait peut être plus se préoccuper aujourd’hui des sociétés cotées à Paris dont le siège social n’est pas en France et qui ne disposent pas d’une législation boursière comme la nôtre avec un cadre clair et précis pour les actionnaires et les entreprises. Le cas Arcelor en est un exemple édifiant. Toutes les pilules empoisonnées mises dans ses statuts n’ont pu empêcher l’OPA car le droit Luxembourgeois est encore balbutiant.

L'indice CAC 40 est composé de sociétés qui ne sont pas toutes de droit français. Il en ressort que l'épargnant français croit en investissant chez Mittal, EADS, STM ... qu'il a les mêmes droits que s'il investissait dans une société française, ce qui est faux le droit français protégeant beaucoup plus l'actionnaire que ce soit dans ses droits, que dans l'organisation du marché ( OPA ...).

Il me semble que ne devraient entrer dans le CAC 40 que des sociétés de droit français cotées à Paris et que la Place devrait recommander aux sociétés « françaises » d’être domiciliées à Paris pour bénéficier de son cadre législatif et boursier plus protecteur pour l’épargnant et pour l’entreprise.