La crise du subprime met une fois encore en évidence la nécessité de repenser la gouvernance des banques
Comment ne pas être étonné de l'attitude des banques aujourd'hui ?
Après avoir vendu à leurs clients des produits complexes "peu risqués" qui offraient des rendements élevés car ils étaient adossés sur des produits risqués, elles s'appuient sur les prospectus des dits produits pour refuser de rembourser les investisseurs qui ont vu la valeur liquidative de leur produit baisser fortement alors qu'ils étaient investis dans des produits "monétaires". Il est vrai que la catégorie "monétaire dynamique" n'existe que dans la tête des clients et que l'adjectif dynamique rend ces produits risqués en capital.
Les banques semblent aujourd'hui tétanisées devant l'ampleur des pertes accumulées, et surtout leur incapacité à "pricer" ces produits complexes. Ne doit on pas s'interroger sur la relation incestueuse existant au sein des grands établissements bancaires où le "sales side" a tout intérêt à vendre ses produits, et comme les analystes "buy side" sont peu nombreux ...
Comment éviter que de tels évènements se reproduisent ?
- en SEPARANT juridiquement les banques d'affaires ou courtiers des structures d'investissement, et sociétés de gestion.
- en clarifiant la terminologie des produits monétaires.
L'AMF ne semble pas aujourd'hui considérer qu'une société de gestion gérant un fonds monétaire dynamique et ayant précisé dans son prospectus qu'il pouvait perdre en capital doive rembourser les porteurs de part. Mais combien de porteurs de parts ont réellement lu le prospectus ?
L'attitude d'ODDO de ne rembourser que les porteurs non avertis est déjà un signe que de nombreux porteurs ne regardent jamais les prospectus et ont donc été induits en erreur. Qu'en est il des investisseurs dits "avertis" ? Il me semble que le titre "monétaire dynamique" est mal compris et ne devrait pas laisser la possibilité de pertes en capital.
Tout le monde y gagnerait. Cela n'empêcherait pas une crise systémique, mais tout au moins cela aurait le mérite d'éviter la crise de confiance dans le système que nous vivons.