Les nouvelles édifiantes sur le plan environnemental se succèdent : nous sommes surpris de découvrir l’entente – possible cartel – entre constructeurs automobiles allemands sur le diesel (mais sont-ils les seuls à avoir délibérément bafoué les règles environnementales européennes ?) ou les atermoiements de la justice française qui rejette le droit d'indemnisation à des salariés malades ayant travaillé sur des sites industriels où l'amiante était le premier matériau transformé. Du temps de ces expositions, la production d’amiante était pourtant interdite aux États-Unis pour des raisons de santé publique... Tandis que les entreprises ont appris à présenter des stratégies ESG qui prennent en compte les risques liés aux rejets polluants, nous découvrons régulièrement avec stupéfaction que ces mêmes entreprises ont, en dépit de leur discours officiel, maintenu leurs pratiques car elles ne pouvaient/ ne savaient pas comment les améliorer.
Alors que des ONG environnementales s'évertuent à agir auprès des sociétés cotées, quel spectacle que les sifflets des actionnaires dans les assemblées générales cette année… Ce fut notamment le cas lorsque des représentants des Amérindiens sont intervenus auprès de la Société Générale ou de BNP Paribas pour demander la suspension des travaux de l’oléoduc Dakota Access Pipeline, qui détruit leur écosystème et peut créer des dommages irréparables en cas d'accident.
Que penser des actionnaires institutionnels et gestionnaires d'actifs qui présentent des stratégies ISR et sont investis dans ces mêmes entreprises alors même qu'elles ne respectent pas leurs engagements publics... Que dire de ces entreprises qui affichent de belles paroles alors que leurs actions vont à l’encontre de ce qu'elles proclament... Le fond du problème réside en fait dans la particularité de notre système financier actuel, où le seul critère qui compte est celui de la rentabilité financière. On accepte de tenir compte de facteurs extra-financiers, comme l’environnement, mais seulement à condition que cela ne remette pas en cause le modèle de l'entreprise et ne l'empêche pas de réaliser ses objectifs financiers.
L'exemple du groupe Volkswagen est le symbole de cette schizophrénie : alors même que l'entreprise reconnaît l'existence de logiciels truqués, le conseil de surveillance est demeuré quasiment identique. Le nouveau dirigeant, issu de Porsche, ne peut pas ne pas avoir été tenu au courant des anciennes pratiques : il est difficile de croire que seules quelques personnes l’étaient. Après une très forte chute du titre, par peur de lourdes sanctions aux États-Unis, le cours est remonté, les acheteurs ayant continué à faire confiance à une entreprise qui avait trompé sciemment toutes les parties prenantes.
Il paraît que la morale ne s'applique pas aux affaires : ne nous étonnons pas qu'une très grande partie des citoyens n'aient plus confiance dans notre système économique et démocratique, à l'aune de ces affaires successives qui montrent le règne du « dieu Argent » et de la rentabilité financière quelles qu’en soient ses conséquences (sociales, environnementales). Investisseurs, gérants d'actifs, que dirons-nous à nos enfants, petits-enfants dans quelques années ?
Alors que des ONG environnementales s'évertuent à agir auprès des sociétés cotées, quel spectacle que les sifflets des actionnaires dans les assemblées générales cette année… Ce fut notamment le cas lorsque des représentants des Amérindiens sont intervenus auprès de la Société Générale ou de BNP Paribas pour demander la suspension des travaux de l’oléoduc Dakota Access Pipeline, qui détruit leur écosystème et peut créer des dommages irréparables en cas d'accident.
Que penser des actionnaires institutionnels et gestionnaires d'actifs qui présentent des stratégies ISR et sont investis dans ces mêmes entreprises alors même qu'elles ne respectent pas leurs engagements publics... Que dire de ces entreprises qui affichent de belles paroles alors que leurs actions vont à l’encontre de ce qu'elles proclament... Le fond du problème réside en fait dans la particularité de notre système financier actuel, où le seul critère qui compte est celui de la rentabilité financière. On accepte de tenir compte de facteurs extra-financiers, comme l’environnement, mais seulement à condition que cela ne remette pas en cause le modèle de l'entreprise et ne l'empêche pas de réaliser ses objectifs financiers.
L'exemple du groupe Volkswagen est le symbole de cette schizophrénie : alors même que l'entreprise reconnaît l'existence de logiciels truqués, le conseil de surveillance est demeuré quasiment identique. Le nouveau dirigeant, issu de Porsche, ne peut pas ne pas avoir été tenu au courant des anciennes pratiques : il est difficile de croire que seules quelques personnes l’étaient. Après une très forte chute du titre, par peur de lourdes sanctions aux États-Unis, le cours est remonté, les acheteurs ayant continué à faire confiance à une entreprise qui avait trompé sciemment toutes les parties prenantes.
Il paraît que la morale ne s'applique pas aux affaires : ne nous étonnons pas qu'une très grande partie des citoyens n'aient plus confiance dans notre système économique et démocratique, à l'aune de ces affaires successives qui montrent le règne du « dieu Argent » et de la rentabilité financière quelles qu’en soient ses conséquences (sociales, environnementales). Investisseurs, gérants d'actifs, que dirons-nous à nos enfants, petits-enfants dans quelques années ?
Olivier de Guerre
Phitrust