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Depuis plus de dix ans, nous croyons que l’éthique du management et la gouvernance ont un rôle fondamental au sein des entreprises dans lesquelles nous investissons pour le compte de nos clients.
Face aux défis immenses de la crise que nous vivons aujourd’hui, nous sommes de plus en plus convaincus que nos entreprises cotées en Europe ont besoin d’actionnaires minoritaires actifs qui les aident à développer des stratégies innovantes pour répondre aux enjeux financiers, commerciaux et sociaux de notre monde actuel, et nous essayons d’y contribuer par notre stratégie d’investissement.

30 avril 2014

La composition des Conseils d’administration va – t –elle devenir un enjeu politique ?

Lafarge, Alstom… deux grandes entreprises françaises qui cherchent à évoluer en prenant en compte les enjeux stratégiques qu’elles perçoivent avec deux réponses différentes mais qui toutes les deux amèneront les centres de décision à quitter la France.
La question de la gouvernance devient soudainement un enjeu majeur pour ceux qui considèrent qu’il ne faut pas voir nos plus belles entreprises être rachetées car nous risquerions de perdre le pouvoir (Arcelor) ou de les voir disparaitre (Pechiney).
Chez nos voisins, le Royaume Uni a depuis longtemps laissé le marché jouer son rôle ce qui a eu pour effet de voir par exemple, les constructeurs automobiles britanniques être rachetés les uns après les autres pour « renaître » en étant contrôlés par des étrangers et redevenant un très important fabricant de voitures.
En Allemagne, les structures avec Conseil de Surveillance où participent activement les salariés ont permis de garder un très fort contrôle actionnarial des grandes entreprises devenues multinationales. Deux modèles de croissance différente, deux logiques opposées et la France oscille depuis de nombreuses années entre ces deux logiques en réagissant mais le plus souvent avec retard ou trop tard.
Le plus frappant chez Lafarge et Alstom est en fait la composition du Conseil d’Administration qui est majoritairement composé de personnalités reconnues mais non françaises. Il n’est pas étonnant alors de les voir privilégier des opérations transfrontalières, avec une optique mondialisée, ce qui serait beaucoup plus difficile à proposer à un Conseil très majoritairement français (comme c’est le cas des Conseils de Surveillance en Allemagne).
S’oppose alors la notion de compétence des membres du Conseil d’Administration pour des sociétés très internationales à celle de la nationalité : doit-on avoir des conseils composés de membres majoritairement étrangers si la société est très internationale avec une majorité d’actionnaires étrangers ? et si oui, comment « protège »-t-on ces entreprises d’une éventuelle délocalisation des centres de décision ?
La réponse est probablement dans la question, et il ne serait pas illogique de voir certains proposer que les plus grandes entreprises françaises aient un Conseil composé d’administrateurs majoritairement français, pour s’assurer d’une gouvernance française. Beaucoup s’insurgeront de cette nouvelle forme de « protectionnisme » tandis que d’autres revendiqueront que ce n’est pas être naïf alors même que certains pays européens trouvent diverses manières de « protéger » les entreprises.
Et la gouvernance ou plutôt la composition des Conseils d’Administration des sociétés cotées avec un capital très dilué risque de redevenir un enjeu politique !


Olivier de Guerre
Président de PhiTrust Active Investors