Toute l'actualité de l'engagement actionnarial par PhiTrust


Notre impact:
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Depuis plus de dix ans, nous croyons que l’éthique du management et la gouvernance ont un rôle fondamental au sein des entreprises dans lesquelles nous investissons pour le compte de nos clients.
Face aux défis immenses de la crise que nous vivons aujourd’hui, nous sommes de plus en plus convaincus que nos entreprises cotées en Europe ont besoin d’actionnaires minoritaires actifs qui les aident à développer des stratégies innovantes pour répondre aux enjeux financiers, commerciaux et sociaux de notre monde actuel, et nous essayons d’y contribuer par notre stratégie d’investissement.

28 février 2014

L’exemple Suisse va-t-il relancer le débat sur les rémunérations ?

La votation Suisse sur les rémunérations ou initiative « Minder » votée en 2013 entre en application en 2014 et la société NESTLE est l’une des premières grandes entreprises Suisses à mettre en application les décisions de ce référendum qui contraint à faire voter en Assemblée Générale les rémunérations des mandataires sociaux. La loi Suisse va très loin en ce sens que le montant des rémunérations variables ne peut être versé qu’après un accord des actionnaires sur ce montant, et que les actionnaires doivent aussi se prononcer sur le maximum des rémunérations (fixes, variables…) qui peuvent être payées à un mandataire social. Ce que NESTLE propose en AG en 2014.
Rappelons que le vote des rémunérations est appliqué au Royaume Uni depuis de nombreuses années et qu’en France les SARL et sociétés en commandite par actions doivent soumettre en Assemblée Générale les rémunérations des gérants. Bruxelles a par ailleurs annoncé qu’ils allaient exiger en Europe le vote des rémunérations des mandataires sociaux que ce soit en montant, plafond et multiple du salaire moyen…
Il est paradoxal après les nombreux débats sur ce sujet en France que le « Say on Pay » à la française ne soit pas contraignant et laisse très ouvert les choix pour les entreprises, étant entendu que le vote sous la forme de conventions réglementées ne sera « qu’indicatif » laissant au conseil d’administration la liberté d’apprécier s’ils écouteront les actionnaires en cas de vote négatif.
Le gouvernement et l’AFEP-MEDEF ont ainsi privilégié l’adhésion des sociétés au « Say on Pay » malgré la réticence de certains Conseils d’Administration qui n’en voulaient pas, certains considérant aujourd’hui que de toute façon ils ne remettront pas en cause leur décision en cas de vote négatif des actionnaires, le vote sous forme de convention réglementée n’étant juridiquement qu’une « indication ».

Espérons que les Conseils d’Administration sauront présenter clairement et de façon transparente les rémunérations aux actionnaires et qu’ils respecteront leur décision, car, sinon, cela risque de brouiller une fois de plus l’image des dirigeants de nos sociétés et par contrecoup celle de l’entreprise alors que nous avons besoin d’un « affectio societatis » de tous pour créer des emplois et donner aux entreprises les moyens d’entreprendre.

Olivier de Guerre
Président de PhiTrust Active Investors