L’accélération de la mondialisation et l’utilisation généralisée
des outils numériques amènent toutes les entreprises à modifier leurs pratiques
managériales.
Joël de Rosnay avait annoncé ce changement dans son livre
« l’homme cybernétique » où il décrivait le monde de demain qui
devrait s’adapter à la toile d’araignée « le WEB » en cassant son
organisation pyramidale (chef – employé) pour évoluer vers une organisation
« neuronale » très proche de notre cerveau, qui pense par
« association », intégrant pour une tâche donnée des fonctions qui sont
dès la tâche finalisée arrêtées. Cette organisation est celle qui prévalait
avant la révolution industrielle avec les propriétaires terriens qui n’avaient
pas de salariés mais des employés payés à la tâche.
Beaucoup de nos entreprises font aujourd’hui appel à des
ressources temporaires pour telle ou telle fonction, ces ressources pouvant
être délocalisées compte tenu de la réalité virtuelle que nous vivons avec
l’Internet partout et pas cher. Cette évolution rend caduque nombre de lois
sociales sur lesquelles nos sociétés ont bâti depuis une centaine d’années un
référentiel reconnu par tous.
Nos entreprises affrontent ainsi un véritable
« challenge » entre celles qui appliquent strictement les règles
sociales européennes et celles qui utilisent à la marge ou massivement des
employés « à la tâche » basés dans d’autres pays ou juridictions et
n’ayant donc pas les mêmes contraintes sociales, créant de fait une véritable
distorsion de concurrence.
En tant qu’actionnaire nous avons un rôle très important à jouer
car ces pratiques sociales permettent une rentabilité plus élevée à court terme
mais peuvent aussi créer un risque de réputation très dommageable à
l’entreprise.
A la suite de la catastrophe au Bangladesh des actionnaires se
sont regroupés et se sont émus auprès d’entreprises aux USA et en Europe des
pratiques de leurs sous-traitants. Plusieurs grandes entreprises l’ont compris
et ont enfin ( !) signé l’accord sur « Fire and Building Safety » pour mettre en place des actions
pratiques afin de renforcer la sécurité des immeubles où travaillent des
millions d’employés pour les industries textiles vendant leurs produits dans
les pays développés.
Cela montre que nous avons un devoir en tant qu’actionnaire
d’agir auprès des entreprises pour qu’elles améliorent leurs pratiques sociales
mondiales et que nous pouvons obtenir des résultats en nous associant avec
d’autres actionnaires pour des initiatives en ce sens.
Il aura fallu la catastrophe du Bangladesh pour que des
actionnaires bougent… C’est l’action de PhiTrust depuis de nombreuses années.
Pourquoi ne pas nous rejoindre pour changer les choses ?
Olivier de Guerre
Président de PhiTrust Active Investors