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Depuis plus de dix ans, nous croyons que l’éthique du management et la gouvernance ont un rôle fondamental au sein des entreprises dans lesquelles nous investissons pour le compte de nos clients.
Face aux défis immenses de la crise que nous vivons aujourd’hui, nous sommes de plus en plus convaincus que nos entreprises cotées en Europe ont besoin d’actionnaires minoritaires actifs qui les aident à développer des stratégies innovantes pour répondre aux enjeux financiers, commerciaux et sociaux de notre monde actuel, et nous essayons d’y contribuer par notre stratégie d’investissement.

31 mai 2013

Quelle gouvernance pour les entreprises supranationales?



De nombreuses entreprises françaises se sont internationalisées et la plupart avec succès, notre pays étant aujourd’hui reconnu comme un « terreau » pour la création et le développement d’entreprises ayant une implantation mondiale. La gouvernance de ces entreprises s’est profondément modifiée au fil du temps avec  une internationalisation des Conseil d’Administration et dans certains cas emblématiques des dirigeants non français. Certains groupes sont présents dans de multiples pays avec pas plus de 10/15% de leur chiffre d'affaires dans chaque pays, apprennent  à gérer des entreprises multiculturelles et ont  parfois un actionnariat très dispersé, sans actionnaire important permettant « d’ancrer » l’entreprise dans un pays. Le développement de la téléconférence permet d’accélérer leur internationalisation avec des équipes de direction qui peuvent être mondiales, dispersées sur la planète pour être au plus près de leurs marchés, et pouvoir réagir plus vite dans des phases de développements accélérés ou la concurrence est très dure.
Ces entreprises de Multinationale deviennent Supranationales, et ont alors la liberté de déplacer les centres de production, les centres de recherche, les équipes  les flux financiers voire la gouvernance en fonction de l’intérêt de l’Entreprise et de toutes ses parties, sans qu’aucune des parties ne soit en mesure d’avoir un poids prépondérant ( les dirigeants devenant alors les décideurs in fine…).
La Belgique le vit aujourd’hui  avec la plupart des entreprises qui n’ont plus leur siège social en Belgique ou ont été rachetées… Quelques prémices apparaissent en France, notamment quand le Président d’Arcelor Mittal  vient voir le Président de la République qui ne peut trouver d’arguments pour modifier la décision de fermer des sites présentés comme non rentables…
Le mouvement semble inexorable et pourtant !
Les entreprises qui deviennent Supranationales deviennent de facto apatrides. Sans ancrage actionnarial fort ou sans ancrage dans un pays/une région elles ne pourront résister à des OPA hostiles car leurs actionnaires ne verront que la plus value potentielle. Et c’est un mirage de croire que ce statut les protègerait  sur le long terme car les Etats ne voudront pas défendre des entreprises qui auront joué leur propre jeu plutôt que celui de la communauté. Les politiques RSE qu’elles auront surement développés ne contrebalanceront pas les décisions qui auront été prises dans l’intérêt de l’Entreprise uniquement.
La question sous jacente est alors une question de gouvernance : quelle gouvernance pour de telles entreprises ?  Comment les ancrer dans un pays, une région pour qu’elles puissent se développer  et prennent en compte non seulement leur intérêt, mais aussi celui de la communauté qui leur a permis de se développer et peut bénéficier des fruits de cette réussite, notamment par le biais de l’Impôt ?
Cette question fondamentale est bien l’enjeu d’aujourd’hui pour de nombreuses entreprises, leurs  Conseils d’Administration et leurs actionnaires.  Actionnaires, qu’en pensez-vous ?

Olivier de Guerre

Président de PhiTrust Active Investors