En
tant qu’investisseur nous nous attachons depuis près de 10 ans à privilégier
dans nos portefeuilles les sociétés qui ont la meilleure gouvernance et à
dialoguer avec celles qui sont à l’écoute de leurs actionnaires pour qu’elles
améliorent leurs pratiques.
Paradoxalement
alors que de nombreuses études universitaires s’interrogent sur la pertinence
du critère de « bonne » gouvernance pour valoriser une société, certaines études plus
pratiques ont montré qu’une « bonne » gouvernance était un indicateur
avancé de bonne santé d’une entreprise. La performance de notre Sicav Proxy
active Investors depuis 3 ans montre, pour l’instant, qu’un portefeuille
surpondérant les entreprises ayant une « bonne » gouvernance
surperforme le marché.
Nous
ne pouvons qu’être interpellés par la « descente aux enfers » du
titre PSA Peugeot Citroen, alors même que la gouvernance est « bonne » et que ses dirigeants et
principaux actionnaires ont toujours privilégié le dialogue avec l’ensemble des
parties prenantes depuis de nombreuses années.
Le
gouvernement français a exprimé un ressenti très marqué après la décision de
fermeture d’usines en France, dont Aulnay au Nord de Paris ; les syndicats
ont été très critiques sur cette décision parlant même pour certains de
« guerre » ; les médias se sont fait l’écho d’une décision qui
ne prenait en compte que l’intérêt des actionnaires financiers et de sa famille
fondatrice.
Depuis
de nombreuses années l’ensemble des parties prenantes de la filière savent que
plusieurs usines automobiles comme Aulnay sont condamnées et que la décision de fermeture a été
systématiquement repoussée par ses dirigeants soit parce qu’ils pensaient possible de continuer à privilégier la France
pour la construction d’automobiles ( ce que n’a pas fait Renault, alors même
que l’Etat français est actionnaire…), soit parce que la pression politique des
parties prenantes empêchait de prendre ce type de décision pour maintenir une
certaine forme de cohésion sociale…
Certains
analystes avanceront de multiples raisons pour justifier le cours actuel de PSA
Peugeot Citroen, comme leur dépendance trop forte sur le marché français et
européen ( mais que disait on il y a 2 ans ?), le retard à se développer
sur tous les marchés émergents (mais que dit on du Brésil ou de la
Chine ?) , l’impossibilité d’être « trop » petit et le risque
d’une stratégie d’alliances multi marques ( mais avaient ils le choix ?) ,
la difficile montée en gamme vers le haut (
et Citroen ?)…
En
tant qu’investisseur, nous savons que le chemin de la croissance ne peut pas
être systématiquement régulier tous les
trimestres, qu’il est nécessaire de prendre des risques en ayant une vision de
long terme, qu’il est important avant toute chose que les principaux
actionnaires et les dirigeants soient à
l’écoute de toutes les parties prenantes pour mettre en œuvre leur stratégie de
long terme. N’est ce pas là les éléments
constitutifs d’une bonne gouvernance, et ne devons nous pas soutenir les
sociétés répondant à cette vision, surtout quand elle est au milieu de la
tempête ?
Olivier de Guerre
Président de PhiTrust Active Investors