La dernière recomposition du CAC40 a fait enter dans l'indice la société belge Solvay. Bien peu d'experts se sont étonnés de cette décision, et pourtant ?
Comment justifier qu'une
entreprise dont le siège social et le Comite exécutif sont en Belgique et dont
le droit des actionnaires est différent de celui des sociétés françaises soit intégrée
dans l'indice CAC40 au même titre que les principales sociétés ayant leur siège
social en France?
Notre préoccupation
première est celle des droits des actionnaires:
Les pays de l'Union
Europénne n'ont pas harmonisé ces droits, et ceux accordés par le droit
français assez vastes et les droits des actionnaires sont parfois différents
des droits des actionnaires de sociétés belges, luxembourgeoises ou néerlandaises.
Arcelor Mittal fait
aujourd'hui partie du Cac40 et depuis de nombreuses années nous nous étonnons
de cette spécificité de statuts qui lui confère des droits juridiques
différents (au même titre qu' EADS ou STMicroelectronics), sans qu'Euronext ne
réagisse.
Nous devons faire
attention à ce que toutes les Sociétés de l’indice phare de la bourse de Paris
respectent les règles juridiques qui prévalent sur le marché français au risque
de voir progressivement notre indice ne refléter que les sociétés les
"plus performantes" enfreignant les règles de bonne gouvernance qui s'appliquent
au marché français.
A l'heure où la
France cherche à promouvoir une économie plus régulée pour éviter des dérives,
il est dommage que nous laissions croire qu'il est possible de faire partie du
CAC 40 sans devoir endosser les règles juridiques du marché français, règles
qui ne visent qu'à protéger les épargnants! Et le même raisonnement s'applique
pour les questions environnementales ou sociales.
Nous pensons que ne
peuvent être retenues pour l'indice CAC 40 que les sociétés qui respectent les
mêmes règles de gouvernance et les mêmes contraintes environnementales et
sociales que les sociétés françaises et il est urgent qu'actionnaires privés et
institutionnels s'emparent de ce sujet pour clarifier ce débat qui joue en
défaveur des sociétés qui ont choisi de rester localisées en France.
Olivier
de Guerre
Président
de PhiTrust Active Investors