Airbus est soupçonné d'avoir organisé des circuits parallèles de financement pour gagner des contrats de vente d'avions ; même si cela n'est pas encore jugé et même si cela ne concernerait qu'une faible partie de l'activité, cela met en exergue une nouvelle fois certaines pratiques contraires à l'éthique des entreprises.
Airbus a pourtant, comme la plupart des grands groupes cotés des pays de l'OCDE, publié une charte éthique qui met en avant des règles de transparence et d'éthique que doivent suivre l'ensemble des collaborateurs. Conscients de la difficulté de les rendre opérationnelles dans des grands groupes mondiaux, avec des collaborateurs aux cultures parfois différentes, certains groupes ont mis en avant des systèmes anonymes de lanceurs d'alertes pour faciliter la remontée d'informations sensibles pouvant mettre en cause la réputation des entreprises elles-mêmes.
La question soulevée par l'affaire Airbus à la suite des précédents comme Alstom pose la question centrale du rôle de la direction générale et du conseil d'administration. Étaient-ils conscients de ces opérations, les ont-ils cautionnées voire organisées ? La justice saura certainement répondre à cette question et il n'est pas de notre ressort de juger par avance qui que ce soit.
Par contre, il est du devoir des actionnaires d'interpeller les conseils d'administration sur la cohérence entre la charte éthique et la réalité de certaines pratiques qui semblent avoir été mises en place au sein de l'organisation. Cette question est centrale car si ces faits étaient confirmés, ils amèneraient à considérer que ce type de pratiques n'a pas été remis en cause, malgré la publication d'une charte éthique ; il y aurait là un sujet central pour la gouvernance de l'entreprise. De même, si la pression exercée par les dirigeants pour gagner des contrats a amené certains collaborateurs à accepter des pratiques contestables, il y a une question centrale de pilotage de l'entreprise.
Nous entrons là dans la vie quotidienne des entreprises, où certains sont prêts à toutes les compromissions pour atteindre le but recherché, sans se préoccuper des dégâts potentiellement très importants pour la réputation de l'entreprise et donc pour sa survie à terme. Cette question de réputation est centrale dans la définition d'une charte éthique au sein d'une entreprise. Pour avoir oublié cette « évidence », Arthur Andersen et Enron n'existent plus, et ce alors même que la plupart des collaborateurs n'ont à aucun moment été impliqués... Il serait dommage que de grands groupes se retrouvent dans une situation équivalente parce que la charte éthique n'a pas été respectée...
Nous avons été étonnés de découvrir que dans beaucoup d'entreprises, il n'y avait pas eu de débat au sein du conseil d'administration sur les chartes éthiques publiées ni sur des règles à mettre en place au sein de l'entreprise, alors même que cela pouvait avoir un impact sur les ventes, les achats... Il nous semble urgent que tous les conseils d'administration s'emparent de cette thématique et définissent un code, une charte qui réponde à l'objectif recherché, tout en s'assurant qu'elle tient compte de la réalité de l'entreprise, afin de ne pas se retrouver « écartelé » entre une réalité malheureusement bien concrète et une charte inapplicable.
Les actionnaires ont un rôle à jouer pour accompagner les entreprises vers plus d'éthique, de transparence, même si le processus pour s'assurer que l'ensemble des collaborateurs y adhèrent est long et parfois semé d'embûches !
PS : l'affaire Alstom et la condamnation du directeur Asie, licencié par la société alors qu'il avait plaidé coupable, doit tous nous interpeller car il est le seul à avoir été condamné...
Airbus a pourtant, comme la plupart des grands groupes cotés des pays de l'OCDE, publié une charte éthique qui met en avant des règles de transparence et d'éthique que doivent suivre l'ensemble des collaborateurs. Conscients de la difficulté de les rendre opérationnelles dans des grands groupes mondiaux, avec des collaborateurs aux cultures parfois différentes, certains groupes ont mis en avant des systèmes anonymes de lanceurs d'alertes pour faciliter la remontée d'informations sensibles pouvant mettre en cause la réputation des entreprises elles-mêmes.
La question soulevée par l'affaire Airbus à la suite des précédents comme Alstom pose la question centrale du rôle de la direction générale et du conseil d'administration. Étaient-ils conscients de ces opérations, les ont-ils cautionnées voire organisées ? La justice saura certainement répondre à cette question et il n'est pas de notre ressort de juger par avance qui que ce soit.
Par contre, il est du devoir des actionnaires d'interpeller les conseils d'administration sur la cohérence entre la charte éthique et la réalité de certaines pratiques qui semblent avoir été mises en place au sein de l'organisation. Cette question est centrale car si ces faits étaient confirmés, ils amèneraient à considérer que ce type de pratiques n'a pas été remis en cause, malgré la publication d'une charte éthique ; il y aurait là un sujet central pour la gouvernance de l'entreprise. De même, si la pression exercée par les dirigeants pour gagner des contrats a amené certains collaborateurs à accepter des pratiques contestables, il y a une question centrale de pilotage de l'entreprise.
Nous entrons là dans la vie quotidienne des entreprises, où certains sont prêts à toutes les compromissions pour atteindre le but recherché, sans se préoccuper des dégâts potentiellement très importants pour la réputation de l'entreprise et donc pour sa survie à terme. Cette question de réputation est centrale dans la définition d'une charte éthique au sein d'une entreprise. Pour avoir oublié cette « évidence », Arthur Andersen et Enron n'existent plus, et ce alors même que la plupart des collaborateurs n'ont à aucun moment été impliqués... Il serait dommage que de grands groupes se retrouvent dans une situation équivalente parce que la charte éthique n'a pas été respectée...
Nous avons été étonnés de découvrir que dans beaucoup d'entreprises, il n'y avait pas eu de débat au sein du conseil d'administration sur les chartes éthiques publiées ni sur des règles à mettre en place au sein de l'entreprise, alors même que cela pouvait avoir un impact sur les ventes, les achats... Il nous semble urgent que tous les conseils d'administration s'emparent de cette thématique et définissent un code, une charte qui réponde à l'objectif recherché, tout en s'assurant qu'elle tient compte de la réalité de l'entreprise, afin de ne pas se retrouver « écartelé » entre une réalité malheureusement bien concrète et une charte inapplicable.
Les actionnaires ont un rôle à jouer pour accompagner les entreprises vers plus d'éthique, de transparence, même si le processus pour s'assurer que l'ensemble des collaborateurs y adhèrent est long et parfois semé d'embûches !
PS : l'affaire Alstom et la condamnation du directeur Asie, licencié par la société alors qu'il avait plaidé coupable, doit tous nous interpeller car il est le seul à avoir été condamné...
Olivier de Guerre
Phitrust