Toute l'actualité de l'engagement actionnarial par PhiTrust


Notre impact:
- 1450 initiatives privées
- 120 initiatives publiques
- 27 résolutions externes déposées

Depuis plus de dix ans, nous croyons que l’éthique du management et la gouvernance ont un rôle fondamental au sein des entreprises dans lesquelles nous investissons pour le compte de nos clients.
Face aux défis immenses de la crise que nous vivons aujourd’hui, nous sommes de plus en plus convaincus que nos entreprises cotées en Europe ont besoin d’actionnaires minoritaires actifs qui les aident à développer des stratégies innovantes pour répondre aux enjeux financiers, commerciaux et sociaux de notre monde actuel, et nous essayons d’y contribuer par notre stratégie d’investissement.

30 avril 2014

Will the composition of Boards of Directors become a political issue?

Lafarge and Alstom… two major French companies trying to change while taking into account the strategic challenges they have drawn-up. They are taking two different approaches, both of which will eventually lead them to move their decision-making centres out of France.
Governance has suddenly become a major issue for those who believe that we can't let our best companies be bought because we would be at risk of losing power (Arcelor) or losing them altogether (Pechiney).
Our neighbours in the United Kingdom have long let the market play its role. One result, for example, is that British automobile manufacturers were bought out one after the other only to be "reborn" as important vehicle builders under the control of foreigners.
In Germany, structures with a Supervisory Board in which employees actively take part have made it possible to keep very strong shareholder control of large companies which have become multinationals. Two different growth models, two opposite approaches and France swaying between the two for many years, reacting, but usually late or too late.
What is most striking at Lafarge and Alstom is the fact that their Boards of Directors consist primarily of personalities who are renowned, but not French. It isn't surprising that they promote cross-border operations, with a global vision, something that would be much harder to propose to a majority French Board (as is the case with the Supervisory Boards in Germany).
The concept of Board of Director member competence at highly international companies conflicts with that of nationality: should the board be composed of a majority of foreign members when the company is very international and has a majority of foreign shareholders? If yes, how do we "protect" these companies and ensure that their decision-making centres aren't moved?
The answer is probably in the question itself and it wouldn't be unreasonable if some suggested that the largest French companies have a board consisting of a majority of French directors to ensure French governance. Many others will rebel against this new form of "protectionism" while others will claim that it wouldn't be naive given that some European countries find a number of different ways to "protect" companies.
And governance, or rather the composition of the Boards of Directors of listed companies with very diluted capital, could again become a political issue!

Olivier de Guerre
Chairman of PhiTrust Active Investors

La composition des Conseils d’administration va – t –elle devenir un enjeu politique ?

Lafarge, Alstom… deux grandes entreprises françaises qui cherchent à évoluer en prenant en compte les enjeux stratégiques qu’elles perçoivent avec deux réponses différentes mais qui toutes les deux amèneront les centres de décision à quitter la France.
La question de la gouvernance devient soudainement un enjeu majeur pour ceux qui considèrent qu’il ne faut pas voir nos plus belles entreprises être rachetées car nous risquerions de perdre le pouvoir (Arcelor) ou de les voir disparaitre (Pechiney).
Chez nos voisins, le Royaume Uni a depuis longtemps laissé le marché jouer son rôle ce qui a eu pour effet de voir par exemple, les constructeurs automobiles britanniques être rachetés les uns après les autres pour « renaître » en étant contrôlés par des étrangers et redevenant un très important fabricant de voitures.
En Allemagne, les structures avec Conseil de Surveillance où participent activement les salariés ont permis de garder un très fort contrôle actionnarial des grandes entreprises devenues multinationales. Deux modèles de croissance différente, deux logiques opposées et la France oscille depuis de nombreuses années entre ces deux logiques en réagissant mais le plus souvent avec retard ou trop tard.
Le plus frappant chez Lafarge et Alstom est en fait la composition du Conseil d’Administration qui est majoritairement composé de personnalités reconnues mais non françaises. Il n’est pas étonnant alors de les voir privilégier des opérations transfrontalières, avec une optique mondialisée, ce qui serait beaucoup plus difficile à proposer à un Conseil très majoritairement français (comme c’est le cas des Conseils de Surveillance en Allemagne).
S’oppose alors la notion de compétence des membres du Conseil d’Administration pour des sociétés très internationales à celle de la nationalité : doit-on avoir des conseils composés de membres majoritairement étrangers si la société est très internationale avec une majorité d’actionnaires étrangers ? et si oui, comment « protège »-t-on ces entreprises d’une éventuelle délocalisation des centres de décision ?
La réponse est probablement dans la question, et il ne serait pas illogique de voir certains proposer que les plus grandes entreprises françaises aient un Conseil composé d’administrateurs majoritairement français, pour s’assurer d’une gouvernance française. Beaucoup s’insurgeront de cette nouvelle forme de « protectionnisme » tandis que d’autres revendiqueront que ce n’est pas être naïf alors même que certains pays européens trouvent diverses manières de « protéger » les entreprises.
Et la gouvernance ou plutôt la composition des Conseils d’Administration des sociétés cotées avec un capital très dilué risque de redevenir un enjeu politique !


Olivier de Guerre
Président de PhiTrust Active Investors