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Depuis plus de dix ans, nous croyons que l’éthique du management et la gouvernance ont un rôle fondamental au sein des entreprises dans lesquelles nous investissons pour le compte de nos clients.
Face aux défis immenses de la crise que nous vivons aujourd’hui, nous sommes de plus en plus convaincus que nos entreprises cotées en Europe ont besoin d’actionnaires minoritaires actifs qui les aident à développer des stratégies innovantes pour répondre aux enjeux financiers, commerciaux et sociaux de notre monde actuel, et nous essayons d’y contribuer par notre stratégie d’investissement.

2 juin 2011

What type of governance for Carrefour?

As the (somewhat rowdy) General Meeting of Carrefour drew to a close, the Chairman of the Board of Directors informed shareholders that he was stepping down as Chairman of the company and that the position of Chairman and Chief Executive Officer would be entrusted to the CEO, Mr Lars Olofsson. A final instalment worthy of the greatest corporate sagas where, since the death of Chairman-CEO Mr Paul Louis Halley and the decision by the founding families not to renew their shareholder pact, shareholders have witnessed a chain of events without reacting, particularly when two minority shareholders, the Arnault Group and Colony Capital, took control of the company with less than 10% of the share capital.

When the economic crisis struck the Carrefour Group, one strategic change of direction and new management team followed another, with an impression of purely financial decisions in light of the uncertainties weighing on the successive strategies implemented: two years ago, the idea of selling off the non-strategic subsidiaries (Brazil and China) was raised and today Brazil has become a strategic issue…

These events which place one of the flagships of our recent entrepreneurial history in turmoil clearly demonstrate, if proof were needed, the difficulty of capital development when the Board of Directors does not have the legitimacy to support the development of governance. And it is precisely a crisis of governance that has been on everyone’s lips now for several years at Carrefour. A crisis that has gradually shown its face over a number of years and which has demonstrated the inability of the Board of Directors to implement a clear strategy with a medium/long-term vision.

The sizeable number of minority shareholders in Carrefour’s capital makes it difficult for a grouping of shareholders to emerge who would have been able to counterbalance the decisions taken from a financial stance by shareholders who have little experience in the large-scale retail sector.

This raises the issue of the ability of shareholders, whether institutional or private individuals, to support an executive management weakened by a minority shareholder set on taking rampant control of the company. Yet, the directors are elected by shareholders and they could have and still could vote against the election or the renewal of some directors who do not represent the interests of all shareholders. Very few investors these days dare to vote against a director in a General Meeting, despite the fact that this is where the Board of Directors, sovereign in its decisions, is constituted.

Clearly, Carrefour is in need of a new Board of Directors capable of supporting its development. Would a solution be forthcoming from Brazilian shareholders if they were to become the main shareholders in Carrefour?


                                                                    PhiTrust Active Investors
                                                                     Investor and Shareholder

Quelle gouvernance pour Carrefour?

Alors que l’Assemblée Générale de la société Carrefour  (un peu houleuse) se terminait, le Président du Conseil d’administration a informé les actionnaires qu’il se retirait de la Présidence de la société et que les fonctions de Président et de Directeur Général allaient être confiées au directeur général, M. Lars Olofsson. Ultime épisode d’un roman digne des meilleures histoires d’entreprise où depuis la mort du PDG M. Paul Louis Halley et la décision des familles fondatrices de ne pas renouveler leur pacte d’actionnaires, les actionnaires ont assisté aux évènements successifs  sans réagir,  notamment lorsque deux actionnaires minoritaires, le groupe Arnault et Colony Capital prenaient le contrôle de l’entreprise avec moins de 10% du capital.

Alors que la crise frappait le groupe Carrefour, les virages stratégiques et les équipes dirigeantes se sont succédé,  avec une impression de décisions purement financières  compte tenu des incertitudes pesant  sur les stratégies mises en œuvre successivement : il y a deux ans était évoqué la cession des filiales non stratégiques (Brésil et Chine) et aujourd’hui le Brésil devient un enjeu stratégique …

Ces évènements qui mettent en difficulté l’un des fleurons de notre histoire entrepreneuriale récente montre bien, s’il en était besoin, la difficulté d’une évolution capitalistique quand le Conseil d’Administration n’a pas la légitimité d’accompagner l’évolution de la gouvernance. Et c’est bien d’une crise de gouvernance dont nous parlons depuis plusieurs années chez Carrefour. Crise qui s’est révélée peu à peu depuis plusieurs années  et qui a montré  l’incapacité du Conseil d’administration à mettre en œuvre une stratégie claire avec une vision de moyen/long terme.

La multiplicité des actionnaires minoritaires dans le capital de Carrefour rend difficile l’émergence d’un regroupement d’actionnaires qui aurait permis de contrebalancer des décisions prises avec une vision  financière par des actionnaires ayant peu d’expérience de la grande distribution.

Cela  nous interpelle sur la capacité des actionnaires qu'ils soient institutionnels ou particuliers,  à soutenir une direction générale fragilisée par un actionnaire minoritaire décidé à prendre le contrôle rampant de la société. Or, les administrateurs sont élus par les actionnaires et ils auraient pu et pourraient aujourd’hui voter contre l’élection ou le renouvellement  de certains administrateurs qui ne représenteraient pas l’intérêt de tous les actionnaires. Bien peu d’investisseurs osent aujourd’hui voter contre un administrateur en Assemblée Générale, alors que c’est là que se constitue le Conseil d’administration, souverain dans ses décisions.

De toute évidence, Carrefour a besoin d’un nouveau Conseil d’Administration capable d’accompagner son développement. La solution viendrait-elle d'actionnaires brésiliens s’ils deviennent les principaux actionnaires de Carrefour?

                                                                           Phitrust Active Investors
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